Sommaire du vol. 46(2), 2017
Articles
Mesure et évaluation
Controverse
Recensions
Sommaire du vol. 46(1), 2017
Éditorial
Articles
Mesure et évaluation
Controverse
Recensions
Leroux-Boudreault, A. et Poirier, N. (2017). La perception d’adolescents ayant un trouble du spectre de l’autisme lors du passage au secondaire comparée à celle de leurs pairs. Revue de psychoéducation, 46(2), 263-282.
Le passage vers le secondaire est une étape importante dans la vie des adolescents. En effet, cette transition survient au moment où les jeunes adolescents doivent composer avec plusieurs changements physiques, émotifs et intellectuels. La transition vers le secondaire peut contribuer à l’émergence de troubles de santé mentale. Alors que les écrits scientifiques font état de plusieurs études sur le passage vers le secondaire, peu s’intéressent à la perception des élèves ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) vivant le passage vers le secondaire. Cette étude vise à décrire la perception de 14 élèves ayant un TSA intégrés en classe ordinaire comparé à celle de 14 de leurs pairs quant à leurs craintes, leurs anticipations positives et les moyens pouvant faciliter le passage vers le secondaire. Pour ce faire, une entrevue semi-structurée a été réalisée auprès des participants. Par la suite, des tests de McNemar ont été utilisés pour comparer les réponses des deux groupes. Les résultats indiquent qu’il n’existe pas de différence significative quant aux craintes, aux anticipations positives et les moyens susceptibles d’être aidants lors du passage vers le secondaire chez les deux groupes. Ainsi, il est recommandé d’adopter une attitute normalisante auprès de cette clientèle.
Fermer la fenêtreClément, M.-È., Piché, G., Lecavalier, S. et Gagné, M.-H. (2017). Facteurs liés à l’intention des mères de participer à un programme de soutien à la parentalité. Revue de psychoéducation, 46(2), 283-299.
Malgré l’efficacité reconnue de certains programmes de soutien à la parentalité, la participation des parents est souvent faible et variable d’un programme à l’autre. Dans ce contexte, cette étude vise à explorer les facteurs qui sont liés à l’intention des mères à participer à un programme de soutien à la parentalité. Des analyses secondaires des données de l’Enquête internationale sur les Parents-Canada (Lee et al., 2014) ont été réalisées à partir d’un sous-échantillon de mères québécoises francophones d’enfants âgés de 2 à 12 ans (n = 192). Les résultats montrent que la majorité des mères (61 %) rapporte ne pas connaître et n’avoir participé à aucun programme de soutien à la parentalité. Or, les analyses de régression indiquent que cette connaissance serait un facteur lié à l’intention de participer à un tel programme. De plus, le fait de manifester un intérêt pour les modalités de groupe semble aussi être un facteur favorable à l’intention des mères d’y participer. Ces résultats sont discutés en termes d’implication pour favoriser le recrutement des parents à des programmes de soutien à la parentalité.
Fermer la fenêtrePréfontaine, I. et Lanovaz, M. J. (2017). Intervention psychosociale en autisme : examen de la portée de la littérature francophone. Revue de psychoéducation, 46(2), 301-312.
Les publications scientifiques représentent une source importante d’informations pour les psychoéducateurs qui interviennent auprès des personnes en difficultés d’adaptation. Cependant, la majorité des articles figurant dans les bases de données paraissent en anglais. Par conséquent les découvertes et les développements scientifiques restent moins accessibles aux intervenants unilingues francophones, ce qui peut ralentir la mise en place des meilleures pratiques. Plus spécifiquement, l’intervention auprès des personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) connaît de nombreux développements grâce aux plus récentes recherches. Notre étude avait pour objectifs (a) de dresser un portrait de la littérature scientifique francophone touchant l’intervention psychosociale en autisme et (b) de déterminer si ce qui est disponible en français divulguent des programmes ou des interventions basées sur des données probantes. Nos résultats montrent que la majorité des articles recensés sont descriptifs et ne présentent pas des interventions basées sur des données probantes. Moins du tiers de ces articles sont empiriques et la plupart d’entre eux ont trait à l’approche comportementale.
Fermer la fenêtreRioux, M.-A., Laurier, C., Gadais, T. et Terradas, M. (2017). De l’entraîneur à l’intervenant : réflexion sur l’apport des connaissances issues des sciences du sport aux interventions basées sur le sport auprès des jeunes contrevenants. Revue de psychoéducation, 46(2), 313-336.
L’objectif du présent article est d’initier un dialogue entre les domaines de la psychologie, de la psychoéducation et de la criminologie avec celui des sciences du sport dans le but de synthétiser les récents progrès réalisés en sciences du sport et d’en faire profiter l’intervention basée sur le sport auprès des jeunes contrevenants. Une revue de la littérature a d’abord été effectuée à partir de quatre bases de données : ERIC, Criminal Justice Abstracts, Psycinfo et Sport Discuss. Toutes les études répondant aux critères d’inclusion (n = 8) ont ensuite été analysées de manière descriptive, puis compréhensive à la lumière de la Théorie du changement (Weiss, 1998). Ces analyses ont permis de mettre en lumière les facteurs associés au rôle potentiel de l’entraîneur dans le développement positif des jeunes participants. Ces facteurs concernent le savoir-être et le savoir-faire de l’entraîneur. De plus, cette étude a permis de dégager l’effet que la participation sportive peut avoir sur le bien-être psychologique des jeunes, ainsi que ses conséquences développementales. Finalement des recommandations pratiques concernant la mise en place d’une intervention basée sur le sport en milieu de réhabilitation sont présentées. Ces interventions devraient être dispensées par un intervenant qui : (a) connait bien les besoins des jeunes contrevenants et adapte ses interventions à ceux-ci, (b) possède une philosophie de développement holistique, (c) tend à établir des relations horizontales avec les participants et (d) leur donne une rétroaction positive.
Fermer la fenêtreRioux, M.-A., Laurier, C., Gadais, T. et Terradas, M. (2017). Intervenir par le sport auprès de jeunes contrevenants : analyse descriptive et compréhensive de dix interventions. Revue de psychoéducation, 46(2), 337-358.
L’objectif de cette étude est d’analyser des recherches portant sur des interventions fondées sur le sport en milieu de réhabilitation afin de comprendre comment et pourquoi de telles initiatives peuvent avoir un impact sur la réhabilitation des jeunes participants. Une revue de la littérature à été effectuée à partir de quatre bases de données : ERIC, Criminal Justice Abstracts, Psycinfo et Sport Discuss. Toutes les études répondant aux critères d’inclusion (N = 10) ont d’abord été analysées de manière descriptive, puis compréhensive à la lumière de la Théorie du changement (Weiss, 1998). Ces analyses ont permis de mettre en lumière les facteurs associés au fonctionnement des interventions basées sur le sport auprès des jeunes contrevenants. Les grands thèmes sous lesquels se regroupent les principaux facteurs sont (a) les jeunes participants (participation et non participation), (b) l’intervention basée sur le sport (objectifs et mécanismes), (c) l’expérience sportive des participants (entraîneurs et discipline sportive), (d) les effets de l’intervention sur les participants (attitude face à la délinquance, comportements délinquants, physique, psychologique, social et psychoéducative), et finalement, (e) les facteurs influençant la relation entre la participation sportive et les impacts sur les jeunes participants (intra personnels, interpersonnels et programmation). La présente étude mène à des recommandations sur l’implantation d’une intervention basée sur le sport en milieu de réhabilitation.
Fermer la fenêtreVallée-Ouimet, J. et Poirier, N. (2017). L’analyse des comportements sociaux d’enfants présentant un trouble du spectre de l’autisme en présence de leurs grands-parents par la loi généralisée de l’appariement. Revue de psychoéducation, 46(2), 359-376.
Le trouble du spectre de l’autisme est caractérisé par des difficultés de la communication sociale et des comportements/intérêts restreints ou répétitifs. La famille doit relever les défis associés aux difficultés de l’enfant. Les grands-parents d’enfants présentant un TSA font, d’ailleurs, souvent partie du réseau de soutien de la famille.
Objectif : Cette étude s’intéresse aux comportements sociaux d’enfants d’âge préscolaire présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) (n = 6 dyades) ainsi qu’à leur sensibilité à l’attention de leurs grands-parents (n = 4 dyades).
Méthode : Les comportements des dyades de participants ont été observés à domicile à huit reprises durant 90 minutes. Trois tâches différentes devaient être effectuées : une activité autonome, une tâche pratique et une activité sociale.
Résultats : Les résultats précisent la tendance des enfants à émettre différents comportements sociaux lors d’activités autonomes, pratiques et sociales. Les enfants de cette étude présentent tous une préférence à émettre des comportements sociaux comparativement aux comportements non sociaux. Par ailleurs, ils ne modifient pas leurs comportements en fonction de l’attention donnée par leurs grands-parents laquelle consiste principalement à regarder l’enfant durant l’interaction. Il est possible que les renforçateurs octroyés par les grands-parents ne soient pas suffisamment substantiels pour être détectés par l’enfant ayant un TSA en raison d’un fréquent déficit à coordonner le regard à celui de l’interlocuteur. Des recommandations sont proposées pour favoriser l’émergence de comportements de socialisation chez l’enfant.
Meunier-Dubé, A. et Marcotte, D. (2017). Évolution des symptômes dépressifs pendant la transition secondaire-collégial et rôle modérateur des distorsions cognitives. Revue de psychoéducation, 46(2), 377-396.
La transition entre les ordres d’enseignement secondaire et collégial constitue pour plusieurs étudiants une période de stress majeure. Au Québec, celle-ci coïncide généralement à la période de 16 à 18 ans. Or, si plusieurs chercheurs n’ont rapporté aucune différence significative entre les genres quant à la fréquence des symptômes dépressifs chez les étudiants au collège, d’autres chercheurs rapportent, entre 15 à 18, ans une augmentation majeure de ces taux, ceux des filles étant jusqu’à deux fois plus importants, soulignant ainsi l’hypothèse d’une plus grande vulnérabilité à la dépression. Dans cette optique, cette étude réalisée auprès de 211 élèves (87 garçons et 124 filles) ayant fait la transition secondaire-collégial vise à examiner par des analyses longitudinales l’évolution des symptômes dépressifs, des niveaux de stress et des distorsions cognitives ainsi que le rôle modérateur des distorsions cognitives et du genre dans la relation entre le stress et la dépression. Les résultats indiquent que durant cette transition, les filles rapportent davantage de symptômes dépressifs et de stress alors que les garçons rapportent davantage de distorsions cognitives reliées à la réussite. Chez les garçons, une diminution des distorsions cognitives de dépendance a été observée avec le temps. Les distorsions cognitives de réussite et de dépendance (en 5e secondaire) jouent un rôle modérateur entre le stress et la dépression en 1re année au collège, mais cette relation n’est pas modérée par le genre. Une discussion ainsi que les limites de l’étude sont présentées eu égard aux différences reliées au genre.
Fermer la fenêtreCousineau, D. et Harding, B. (2017). Pourquoi les statistiques sont-elles difficiles à enseigner et à comprendre? Quelques réflexions. Revue de psychoéducation, 46(2), 397-419.
Les statistiques sont une matière notoirement difficile à enseigner aux étudiants des sciences humaines. L’anxiété statistique, une forme d’anxiété bien documentée chez ces étudiants, est présente dès le début du cours et explique donc une partie des difficultés rencontrées par ces étudiants. Cependant, nous croyons que l’anxiété statistique est la conséquence plutôt que la source de ces difficultés. Pour enclencher une discussion qui, à terme, pourrait bonifier la façon d’enseigner les statistiques dans les sciences humaines, nous examinons ici trois causes qui pourraient expliquer cet anxiété. D’une part, les humains ont très peu d’intuition du hasard (comme le montrent les études sur les jeux d’argent dans lesquels des conceptions erronées sont dévoilées), et donc, les notions de distribution et d’échantillonnage restent des concepts opaques pour plusieurs. De plus, certains concepts statistiques reposent sur des raisonnements « méta-statistiques » dans lesquels il faut concevoir des statistiques sur des statistiques. Finalement, la notion de prise de décision dans un contexte où l’information est partielle et incertaine est souvent mal comprise. Dans ce texte, nous précisons ces trois difficultés et suggérons des recommandations pour en amoindrir les conséquences. Cependant, les pistes présentées ici nécessitent d’être validées par des études formelles; ce texte se veut avant tout un catalyseur de discussions visant l’amélioration de l’état de nos classes de méthodes quantitatives.
Fermer la fenêtreArseneault, C., Plourde, C., Marcotte, J., Alain, M. et Bédard-Nadeau, M.-E. (2017). Ouvrir les portes de la prison : plaidoyer en faveur de la psychoéducation en milieu carcéral. Revue de psychoéducation, 46(1), 23-46.
Cet article vise à situer et à promouvoir la place de l’intervention psychoéducative auprès des personnes adultes délinquantes et criminalisées prises en charge par les systèmes correctionnels québécois et canadien. Malgré la diversité des milieux dans lesquels œuvrent les psychoéducateurs, leur présence au sein des milieux carcéraux fait encore figure d’exception. Les données les plus récentes obtenues montrent qu’uniquement 0,36 % des psychoéducateurs membres de l’Ordre des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec œuvrent dans ces milieux. Cet article présente d’abord un examen des particularités du milieu carcéral, les deux principales philosophies d’intervention correctionnelle ainsi que certaines notions historiques essentielles à la compréhension des pratiques en milieu carcéral. Les meilleures pratiques visant la réduction de la récidive, objectif ultime de toutes interventions correctionnelles, seront ensuite dépeintes. L’intervention en milieu carcéral comportant plusieurs défis, notamment en raison du contexte contraignant d’intervention, certains enjeux qui guettent les psychoéducateurs désirant œuvrer auprès de cette clientèle seront présentés. Tout au long de l’article, les liens entre l’intervention correctionnelle et l’intervention psychoéducative ayant pu être tracés par l’examen des milieux carcéraux sont présentés sous forme de sept différentes pièces à conviction. Ces pièces à conviction représentent des arguments qui soutiennent le plaidoyer, notre plaidoyer : notre souhait que les psychoéducateurs innovent pour que la psychoéducation soit présente dans les milieux carcéraux et ainsi que ces milieux bénéficient de l’expertise psychoéducative.
Fermer la fenêtreSt-Laurent, D. et Poulin, M.-H. (2017). Évaluation de la trousse d’intervention A pour Autre© Revue de psychoéducation, 46(1), 47-71.
Cet article porte sur les résultats obtenus dans le cadre de l’évaluation de la trousse d’intervention A pour Autre©. Il s’agit d’une trousse pédagogique composée de trois outils (guide, DVD, plateforme web interactive) élaborée pour soutenir l’apprentissage des habiletés sociales chez les jeunes présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) âgés entre 6 et 17 ans. Elle s’adresse aux personnes autistes ainsi qu’à leurs parents et leurs intervenants. Une enquête par questionnaire en ligne et par la poste a été menée entre mars 2015 et février 2016 dans le but d’établir un portrait des utilisateurs ainsi que d’évaluer leur appréciation des divers éléments de la trousse. Cent cinq personnes (N = 105) ont répondu au questionnaire et vingt-huit (n =28) utilisent les outils. De façon globale, elles sont satisfaites de leur expérience (ergonomie du site web et utilité des outils) et considèrent la trousse efficace pour l’enseignement des habiletés sociales. Les répondants souhaitent que d’autres vidéos abordant des thèmes différents soient offertes.
Fermer la fenêtreBolduc, M. et Poirier, N. (2017). La démarche et les outils d’évaluation clinique du trouble du spectre de l’autisme à l’ère du DSM-5. Revue de psychoéducation, 46(1), 73-97.
Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est un trouble complexe caractérisé par des difficultés sociales et communicationnelles et par des comportements ou intérêts restreints ou répétitifs (American Psychiatric Association [APA], 2013). Le profil clinique des enfants touchés par le TSA varie tout au long de leur développement en fonction de la présentation des symptômes, de même que par la manifestation de troubles associés, complexifiant ainsi la démarche d’évaluation diagnostique. Pour émettre un diagnostic en santé mentale, les spécialistes s’appuient majoritairement sur le Manuel Statistique et Diagnostique des Troubles Mentaux, dont la plus récente version comporte d’importants changements quant à la définition et nomenclature du TSA ([DSM-5]; APA, 2013). En dépit du DSM-5, plusieurs outils d’évaluation s’offrent aux cliniciens pour appuyer leur démarche évaluative et améliorer la précision de leur diagnostic clinique. Parmi la grande variété disponible, il peut s’avérer difficile de choisir des outils d’évaluation adaptés à la situation du jeune évalué (p.ex., âge, intensité des symptômes, langue parlée, etc.), possédant des qualités psychométriques satisfaisantes et s’arrimant avec les critères diagnostiques de la dernière version du DSM. L’objectif de cet article est de présenter la démarche d’évaluation du TSA, ainsi que de décrire et d’analyser les outils d’évaluation du TSA recommandés par les meilleures pratiques et couramment employés par les cliniciens exerçant auprès d’une population à risque de présenter ce trouble. Spécifiquement, il vise à faire une revue critique s’articulant autour des caractéristiques (objectif poursuivi, population ciblée, validations et langues offertes), des propriétés psychométriques et de la pertinence de ces outils d’évaluation en regard aux critères du TSA conformément au DSM-5. Enfin, la démarche, les outils d’évaluation à privilégier et certaines considérations cliniques sont proposés en conclusion.
Fermer la fenêtreGirard Lapointe, J. et Normandeau, S. (2017). Effet du Projet TRANSITION sur le rendement scolaire des jeunes ayant un trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Revue de psychoéducation, 46(1), 99-116.
Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un problème chronique qui affecte plusieurs aspects du fonctionnement des jeunes, dont le rendement scolaire. Ces jeunes sont particulièrement à risque de vivre des difficultés importantes lors de leur passage au secondaire, notamment à cause des difficultés organisationnelles associées au TDAH. Or, peu d’interventions sont disponibles pour ces élèves et leur famille. Le Projet TRANSITION propose des interventions ciblant les stratégies d’études et les habiletés organisationnelles afin de soutenir les élèves ayant un TDAH et leurs parents. La présente étude vise à évaluer l’effet du Projet TRANSITION sur le rendement scolaire. L’échantillon est composé de 47 familles, réparties aléatoirement entre un groupe participant à l’intervention et un groupe contrôle recevant les services habituels de la communauté. À la fin du secondaire 1, les parents dont l’enfant a participé à l’intervention rapportent un meilleur rendement scolaire de leur enfant. Cependant, il n’y a pas de différences significatives entre les groupes pour ce qui est du rendement scolaire selon le bulletin ou du rendement scolaire rapporté par le jeune. Cette étude contribue à enrichir les connaissances sur l’efficacité d’interventions pour un groupe de jeunes sous-représenté dans la littérature.
Fermer la fenêtreBrière, F. N. (2017). La recherche d’effectivité: nature, méthodes et rôle dans la validation des interventions fondées sur les preuves. Revue de psychoéducation, 46(1), 117-143.
L’utilisation des Interventions Fondées sur les Preuves (IFP) est de plus en plus encouragée dans le domaine psychosocial, mais leur validation demeure controversée. La recherche sur les IFP est dominée par les études d’efficacité qui visent à tester les effets des interventions dans des conditions optimales. Cependant, les conclusions de ces études peuvent difficilement s’appliquer en pratique. La recherche d’efficacité doit être complétée par la recherche d’effectivité qui vise à tester les effets des interventions dans des conditions de la pratique courante (dans le « vrai monde »). Cet article vise à définir la recherche d’effectivité, à présenter ses principales stratégies de recherche et à dégager ses implications dans la validation des IFP. La recherche d’effectivité représente souvent un premier test de réalité pour une intervention survenant entre la recherche d’efficacité et le transfert éventuel de cette intervention de la recherche vers la pratique. Cette recherche exige un travail d’équilibriste entre des orientations méthodologiques contradictoires : maximiser la validité écologique, la validité externe et l’utilité pratique des résultats et, d’autre part, préserver un bon niveau de validité interne. Réussir cet équilibre permet de produire une preuve pertinente, applicable, généralisable, mais aussi robuste quant aux effets d’une intervention dans un contexte de pratique courante. La recherche d’effectivité est dorénavant incontournable et mérite d’être priorisée au Québec comme ailleurs.
Fermer la fenêtreGeoffrion, S., Giguère, C.-E., Fortin, M., Fortin, C. et Guay, S. (2017). Validation de la version française canadienne du Perception of Prevalence of Aggression Scale auprès d’un échantillon d’intervenants en protection de la jeunesse. Revue de psychoéducation, 46(1), 145-174.
Objectif. L’objectif de cette étude est d’évaluer la validité de construit de la version française de l’échelle Perception Of Prevalence of Aggression Scale (POPAS), un questionnaire auto-rapporté mesurant l’exposition à la violence au travail commise par la clientèle du milieu de la santé et des services sociaux. Méthode. Un échantillon de 310 intervenants en protection de la jeunesse est utilisé afin de confirmer la structure interne à quatre facteurs de l’instrument. À défaut de confirmer cette structure, un modèle d’équation structurelle exploratoire est utilisé. Les facteurs retenus sont soumis aux tests d’alpha de Cronbach qui permettent d’évaluer leur cohérence interne. Ils sont corrélés avec la version française du Posttraumatic Stress Disorder Checklist Scale (PCLS) et du nombre de jours d’absence du travail causé par la violence afin d’évaluer la validité convergente. Il sont également corrélées avec le Felt Accountability (FA) afin d’évaluer la validité divergente. Des analyses de comparaison en fonction du lieu de travail permettent d’explorer la validité de critère. Résultats. L’analyse factorielle confirmatoire ne confirme pas la structure à quatre facteurs du POPAS. L’équation structurelle exploratoire valide une structure à trois facteurs : « violence verbale », « violence physique » et « violence envers soi-même ». Les deux premiers possèdent une bonne cohérence interne. Les corrélations positives entre ces deux facteurs et le PCLS, ainsi qu’entre ces deux facteurs et le nombre de jours d’absence appuient la validité convergente du POPAS. Toutefois, l’absence de corrélation significative entre le dernier facteur et le PCLS, et entre ce facteur et le nombre de jour d’absence n’appuient pas cette convergence. L’absence de corrélation des facteurs avec le FA appuie la validité divergente du POPAS. Les différences observées selon les environnements de travail attestent aussi de la validité de critère. Discussion. La validité de construit de la version française canadienne du POPAS suggère que l’outil permet d’évaluer la fréquence subjective de différentes formes de violence au travail vécues par les intervenants en protection de la jeunesse. Il offre ainsi une alternative aux données officielles (c.-à-d. déclaration d’incidents à l’employeur) qui reflètent peu la réalité de ces travailleurs compte tenu de la sous-déclaration des incidents de violence dans ce milieu.
Fermer la fenêtre